Génériques : Detroit vs Chicago !

Hung (HBO) vs Boss (Starz)
Boss opening credits

Un lecteur me signalait cette semaine une belle bévue de ma part dans mon post sur le premier épisode de Boss ! En parlant du générique de cette dernière qui fait la part belle à Chicago, j’avais mentionné deux autres séries comme s’y déroulant aussi. Si The Chicago Code s’y déroule bien, ce n’est pas le cas de Hung qui se passe à Detroit !
Et puis je me suis demandé pourquoi j’avais commis cette erreur et en quoi mon cerveau de sériephile avait fait ce rapprochement. C’est tout naturellement que m’est venu l’idée d’une petite confrontation en trois actes que voici :

Le lieu :
Les deux villes se trouvent dans des états différents (l’Illinois pour Chicago et le Michigan pour Detroit) mais relativement proches bien que Google m’annonce 450 kilomètres d’itinéraire pour les relier. Comme vous pouvez le voir avec les deux illustrations que j’ai choisis, les génériques mettent en avant leurs villes respectives et en particulier par le biais des monuments.
Pour Hung, il y a une progression du centre ville vers la banlieue en passant par des bâtiments laissés à l’abandon (usine désaffectée) et pour finir dans un décor très bucolique autour d’un lac (peut être le lac St Clair ?).
L’ouverture de Boss est beaucoup plus une compilation de vues des différents quartiers avec là aussi une escapade le temps d’un aperçu de voiliers (sûrement sur le lac Michigan). 

Hung opening credits

La musique :
Chaque générique est associé à un morceau de musique excellent (enfin que pour ma part, je trouve très bon, après tout, ce n’est peut être pas votre tasse de thé).
Pour Boss, c’est une version acoustique d’un classique de la musique américaine repris par Robert Plant sur son disque Band of Joy (2010) et intitulé « Satan, your kingdom must come down« . En plus de la voix assez intense du chanteur de Led Zeppelin, les paroles annoncent parfaitement la couleur et introduisent le maire tyrannique menacée de perdre son royaume…
De son côté, celui de Hung est accompagné du « I’ll be your man » des Black Keys, paru sur leur premier album The big come up (2002). Dans un style rock pas si éloigné, on est tout de même dans une tendance beaucoup plus contemporaine, manifestée par le son très saturée que le duo de l’Ohio affectionne. Les paroles très simples, là aussi, font référence à une personne prête à tout quand il n’y a personne ! On fera ainsi le lien avec Ray et sa profession officieuse…



Le propos :
Sur ce point, les deux séquences d’ouverture s’opposent nettement !
Pour Hung, on découvre le héros de la série dans un strip-tease qu’il effectue en se déplaçant sur le parcours que je décris plus haut. En plus d’être un beau pied de nez tant il effectue ce cheminement avec fierté, l’ensemble constitue une belle métaphore de l’homme se mettant à nu, dans un décor aux symboles forts (en particulier la décadence de la cité industrielle qu’était Detroit) et concluant en se jetant à l’eau !
En ce qui concerne Boss, c’est plus abstrait, la succession de captation de la ville est superposée avec des dessins au trait qui reprennent les formes de l’image ou s’y inscrivent en évoquant plutôt une thématique sociale (le point levé). On sent qu’il s’agit moins de raconter une histoire (comme c’est le cas pour Hung) que d’introduire la série en plantant une atmosphère. Si les lieux montrés sont très différents, il y a tout de même une unité tonale autour du gris, bien que ce ne soit pas représentatif du contenu des épisodes. Il faut peut être y voir le souhait de durcir la ville qui englobe les personnages de la série.
Dans Hung, on suggère le déclin d’une industrie et dans Boss, on souligne un décor froid et inhospitalier !



Voilà, j’ai rédigé cette petite opposition en pilote automatique, sans objectif précis, mais avec beaucoup de plaisir, car ces deux génériques font partie de ceux que j’apprécie le plus. J’avoue tout de même une légère préférence pour celui de Hung.

Et c’est aussi lui rendre un bel hommage, faisant suite à l’annonce de son annulation en même temps qu’How to make it in America.

Visuels et vidéos : Boss / Starz & Hung / HBO

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