[Rétro2011] Boss

8 épisodes sur Starz (saison 2 en 2012)
Boss s01e08 - Choose

Nous arrivons au sommet de ce classement 2011, et pour cette première place, j’ai choisis Boss ! Starz, plus que confiante dans sa série, a annoncé la commande d’une seconde saison de dix épisodes quelques jours avant le début de la diffusion du pilote.
La série se déroule à Chicago et l’on découvre un maire au sommet de son art, manipulant son monde, bien entouré, mais dont on apprend, dès la première scène, qu’il souffre d’une maladie grave (DLB) qui va le bouleverser…

On parle beaucoup ces derniers mois de l’incursion du cinéma dans les séries. Les acteurs ont très souvent navigué entre les deux mondes mais c’était moins le cas pour les réalisateurs. La saison dernière, HBO a frappé fort avec la signature du pilote de Boardwalk Empire par Martin Scorsese (on a vu très récemment le pilote de Luck réalisé par Michael Mann aussi).
C’est aussi le cas pour Boss qui marque les débuts sur le petit écran de Gus Van Sant (My Own Private Idaho, Good Will Hunting, Elephant, Milk,…). Réalisant le pilote, il va imprimer une ligne directrice visuelle très forte qui constitue l’un des gros point fort de la série.

Mais à tout seigneur, tout honneur, commençons par évoquer Kelsey Grammer (voir photo d’ouverture) qui interprète le rôle phare du maire, Tom Kane. Vous le connaissez peut être sous le nom de Docteur Crane dans la comédie Frasier, mais il est tout à fait dans un autre registre ici puisqu’il s’agit de son premier personnage dans une série dramatique. Il faut dire que le maire de Chicago ici dépeint dans Boss est haut en couleurs, du genre colosse aux pieds d’argiles, et sans rien révéler, il se dévoile tout au long de cette première saison, assénant une amplitude d’émotions démusurée.

Boss s01e06A ses côtés, c’est l’actrice d’origine danoise Connie Nielsen (voir photo ci-contre) qui apparaît pour interpréter sa femme. Lisse en apparence, surtout pour les réceptions où elle sert de faire valoir, son personnage s’avère très vite aussi à l’aise au niveau politique que son mari.

Boss s01e06En premier conseiller du staff de la mairie (voir ci-contre), on retrouve l’excellent Martin Donovan (Law & Order, CSI, Weeds,…). On a souvent l’impression que c’est lui qui fait avancer le navire et il fascine littéralement lorsqu’il détaille les forces en présences sur les dossiers chauds. Sa performance est très belle réservant pour la fin de saison un monologue assez hallucinant et de très grande classe.

Boss s01e06Pour finir cette approche de la distribution, je voulais aussi vous parler de Kathleen Robertson (Beverly Hills, Medium, ou bien encore Rookie Blue – voir photo ci-contre) dans le rôle de l’aide personnelle de Kane. Comme pour sa femme, on pense au départ à un personnage sans importance, en l’occurrence une secrétaire sexy, juste bonne à allumer les adversaires. Elle va néanmoins se révéler comme un animal politique hors pair, assurant les basses oeuvres pour maintenir le maire au dessus de la mêlée.

La mise en scène de Boss est de loin ce que j’ai vu de plus ambitieux ces dernières années. Après avoir vu le premier épisode, il y avait une certaine inquiétude ! On pouvait se demander si le niveau atteint par Gus Van Sant serait maintenu par les réalisateurs qui se succéderaient ensuite derrière la caméra. Sans être aussi intense, le résultat est tout à fait à la hauteur et on a le sentiment que GVS a imposé un mode d’emploi, une ligne visuelle, que l’on retrouve adaptée par la suite. Faisant partie du pool de producteurs, j’aime à croire qu’il a endossé un rôle de showrunner esthétique définissant l’identité formelle de la série.
Dans une gamme de couleurs assez froide qui vont du taupe clair au bleus légers, Une grande majorité des plans place les acteurs en première ligne. Dans des décors souvent très sobres, les visages sont détaillés, allant souvent au simple cadrage du regard.
La caméra n’est jamais stabilisée. Mais au lieu de bouger sur l’épaule à la manière du documentaire (que l’on retrouve dans Friday Night Lights par exemple), elle navigue tranquillement, utilisant le zoom, et surtout jouant sur le point pour basculer dans le flou et en sortir afin d’appuyer le propos des tensions en cours sur le visage du personnage !
Ce procédé subtil (même s’il n’a sans foute pas facilité la tâche des acteurs) guide le téléspectateur dans un état de conscience supérieure au simple stade de témoin, l’utilisation du flou pouvant accompagner les malaises de Kane par exemple.

Si le monde politique, n’est pas un sujet foncièrement original (j’ai même pensé à certains passages de The Chicago Code), la construction du récit dans Boss est très prenante. Les affaires se succèdent, vont et reviennent, impliquant une variété de personnes très différentes au sein de la cité, allant du journaliste au syndicaliste en passant par le dealer de drogues.
Une fois de plus, je résisterai à l’envie d’en écrire trop et en me contentant de vous dire que les deux derniers épisodes vous réservent des rebondissements en cascade, de ceux à même de combler les attentes du sériephile que vous êtes !!

Voilà, je pense maintenant que vous comprenez pourquoi j’ai préféré Boss durant cette année 2011 ! Je n’oublierai pas de mentionner dans mes prochains posts les raisons qui m’ont poussé à ne pas retenir certaines séries dans ce classement…

Pour consulter mes posts sur la série, c’est ici !
Pour tout savoir sur cette rétrospective, c’est là !
Enfin, pour découvrir cette série en bande annonce, je vous conseille ce lien !

Visuels : Boss / Starz

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